Marie-Jeanne LIENHARDT
1933 – 2006
Marie-Jeanne Perrenoud, Misette pour ses amis, fit partie des cohortes d’élèves brillants que forma le Professeur Louis Glangeaud à l’Université de Besançon dans les années1950 : Mattaueur, Caire, Chauve, Gravelle, Solange François….. Venue en stage à Paris, le dynamisme de Marie-Jeanne fut aussitôt remarqué et, après un court séjour au CNRS, elle intégra le BRGG en 1955. Elle retrouva Louis Glangeaud à La Sorbonne et soutint, en 1958, un D.E.A. de Géodynamique externe sous la houlette de Gilbert Castany.
Au début de sa carrière, chargée de recherches d’eau dans les alluvions des vallées du Jura elle fit immédiatement preuve de son efficacité et de sa détermination sans se laisser impressionner, un jour, par un ingénieur des Ponts et Chaussées qui prétendait avoir des connaissances en hydrogéologie.
Elle épousa en 1957 son collègue Georges Lienhardt mais, désirant continuer ses activités scientifiques tout en assurant ses charges familiales (4 enfants) elle obtint de haute lutte un contrat à mi-temps au titre de « Collaborateur extérieur » Elle a ainsi assumé des taches de synthèses géologiques, avec notamment une étude sur le socle antétriasique du Bassin de Paris. Elle fut ensuite chargée du service central de documentation qui, depuis 1944, archivait les données fournies au titre du Code minier sur les ouvrages souterrains de plus de 10 m de profondeur. Ce service devait devenir, bien plus tard, la Banque du sous-sol du BRGM. C’est Marie-Jeanne Lienhardt qui lança les prémices de la mise en mémoire des archives de ce service. Passionnée par son travail, elle n’hésitait pas à consacrer ses dimanches à rechercher la forme idéale des bordereaux de mise en mémoire des documents !
Ayant suivi son mari nommé directeur du Service géologique régional de Lyon en 1964 elle transmis son poste à Odette Sourdillon devenue plus tard Odette Limasset. Elle assura encore un suivi de ce service lors de fréquents voyages à Paris. A Lyon, la documentation régionale lui laissant des loisirs elle put consacrer du temps à la recherche. Elle prit une part active, avec Andrée Lefavrais, à l’étude du Tertiaire bressans rencontré par les forages de recherche du bassin houiller de Lons-le-Saunier, travaux menés par Georges Lienhardt qui en fit son sujet de thèse.
Après dix ans, elle regagna le siége à Orléans avec son mari et, ses enfants devenus grands, elle récupéra son CDI et assuma diverses responsabilités scientifiques :
• elle prit une part importante, à côté de S. Debrand Passard, à la réalisation de la synthèse géologique du Sud-Est de la France, éditée par le BRGM et, ultérieurement, à celle de la synthèse des Pyrénées en liaison avec les géologues espagnols ;
• elle a été responsable, à côté de J.Margat, du catalogue européen des sites d’enfouis-sement des déchets nucléaires (1975-1978), puis responsable de la géologie du programme français ANDRA d’enfouissement de ces déchets à côé de P.Peaudecerf (1983-1984) ;
• elle fut secrétaire scientifique du Congrès géologique international qui s’est tenu à Paris en 1980 et dont le Secrétariat fut assuré en grande partie par des membres du BRGM dont Paul Sangnier était Secrétaire général. Le volume des publications présentées et imprimées avant le congrès fut important et de haute qualité. Le travail qu’elle accomplit à l’époque fut très apprécié de tous ;
• enfin, à côté de C.Mégnien, elle fut secrétaire scientifique et technique du programme de Géologie profonde de la France.
A la retraite, toujours passionnée de géologie, elle organisa minutieusement pour ses intimes et un grand ami une visite des parcs géologiques nationaux de l’Est des USA : Yellowstone, Monument valley, Meteor crater, Death valley…Là aussi ses qualités d’organisatrice firent merveille.
Elle laisse à tous ceux qui l’ont connue le souvenir d’une passionnée de géologie, dynamique, souriante, bonne organisatrice et d’une rigueur scientifique absolue.
Jean Ricour
Marie-Jeanne LIENHARDT est décédée le 25 décembre 2006.