In memoriam

Christian MONCIARDINI

Christian MONCIARDINI

1935 – 2006

HOMMAGE A CHRISTIAN MONCIARDINI

On l’appelait tous « Monciar ».

C’est ainsi que je l’ai connu quand je suis arrivé à Dakar en 1963. Il était jeune et beau et nous avions tous décidé qu’il ressemblait à Steve MCQUEEN.

C’était un personnage…Il avait la décontraction d’un jeune premier tout en étant d’une perspicacité redoutable. Il avait un sens aigu du verbe, tant dans l’écriture que dans la parole. Il avait aussi beaucoup d’humour, parfois grinçant et sarcastique, pouvant aller jusqu’à la dérision…jusqu’à écrire sa propre notice nécrologique (ci-après) qu’il a intitulée avec humour « Nécrologie anticipée » et qu’il nous a demandé de lire le jour de ses obsèques…

Le 12 décembre 2006

Jean-Claude CHIRON

NECROLOGIE ANTICIPEE

Côté officiel :

Titulaire d’une licence universitaire et du certificat de 3° cycle de Micropaléontologie (labo du Pr J. Cuvillier), il rejoint en novembre 1958, le SGPM de l’AOF à Dakar (le SGPM deviendra une des composantes du BRGM en 1960). Travaille sur l’Eocène de l’Afrique occidentale (géologues Slansky et Greigert) sur cuttings de sondages hydrauliques du Mali (ex Soudan), Sénégal, Togo, Bénin (ex Dahomey), Niger.

Part au service militaire en 1960 et revient à Dakar de 62 à 64 où il prépare une synthèse sur l’Eocène du Sénégal (publiée dans les Mémoires du BRGM sous le titre « la sédimentation éocène au Sénégal »).

Retour au BRGM Paris en 64 et méthodologie pour biozoner la craie du Bassin de Paris. Mission de quatre mois au SE de la Turquie (en pays Kurde). Rejoint le département « géologie générale » à Orléans en 1966. Fournit un appui biostratigraphique à plus de 100 feuilles à 1/50.000″.

S’intéresse aux phosphates de chaux (depuis le passage au Sénégal) et corrèle encore des sondages de prospection effectués en Casamance et Guinée Bissau.

Appui au gisement de Zinc de Bougrine, en Tunisie (géologue J.J. Orgeval) et au creusement du tunnel sous la Manche (géologues P. Margron et J. Piraud). Fait une synthèse de l’Eocène du Togo, sur sondages hydrauliques, et réalise une cartographie de ce système.

En 1987 postule et obtient un demi-poste au département « Formation » où il prend la suite de G. Duermael (Relations-Communications). Anime d’autres stages : Rédaction de rapports, Négociation… Il part à la retraite en février 1994.

Côté personnel (hors CV et hors intimité) :

Pourquoi avoir choisi les sciences naturelles, en fin de lycée ? Parce que c’est facile et que le prof était bon (M. Cardot). Pourquoi la géologie ? Discipline « dans l’air du temps » avec la découverte du gisement de pétrole d’Hassi Messaoud dans le Sud algérien. Ceci explique la licence à Besançon et le 3° cycle à Paris.

Célibataire à Dakar, c’était bien. Rencontre avec tous les prospecteurs (dont Marchesseau, Lucas…), hauts en couleurs : profession disparue.

L’Algérie (aspirant puis sous-lieutenant du Génie) à Tiaret (S.E. Oranais) ce n’est pas mal non plus, bien que très long (le service militaire durait 28 mois). Mais après l’Algérie, Metz où, pour ne pas perdre totalement mon temps, j’achète un trombone et apprends tout seul.

Retour au BRGM. Mission en Turquie, puis on rentre à Paris avant d’aller à Orléans. Mariage en janvier 68. Militant CFDT, D.P., C.E, en ai décousu avec « le seul Directeur général digne de ce nom » : C. Beaumont. Une fille unique née en 71 (vautrage dans la paternité). Séparation conjugale fin 82.

Pieuse inspiration que de vouloir animer en interne, des stages de « sciences humaines » mais aussi d’expression écrite et orale. Honnête géologue-biostratigraphe, j’ai été un très bon animateur de formation.

Fan de jazz, j’ai soufflé longtemps dans mon trombone et me suis mis (tardivement) à l’écriture « littéraire ». Auteur-éditeur (une quinzaine de recueils, tirés à 2 exemplaires), j’avais les « heures de vol » nécessaires.

Retraité heureux, hédoniste, j’ai gardé un excellent souvenir du BRGM où je reviens presque quotidiennement prendre un café à la cafeteria (ou bistrot du coin). Fidèle d’un centre de stages dans le Nord de l’Ardèche (« Marelles »), j’y ai trouvé un « second chez soi » pour les vacances d’été et de Noël.

Donnez le bonjour chez vous, si vous en avez envie !

Christian MONCIARDINI


CHRISTIAN MONCIARDINI est décédé le 8 décembre 2006