In memoriam

Christian GUIZOL

Christian GUIZOL
1929 – 2009

C’est avec tristesse et énormément de surprise, ainsi que beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès, inattendu, de Christian Guizol, survenu à Paris le 3 mars 2009.

Né en Alger le 16 septembre 1929, Christian Guizol a mené ses études secondaires au
lycée d’Alger, lycée Buffon de Paris, lycée de Nice et aux lycées Gouraud de Rabat et Lyautey de Casablanca, en fonction des affectations de son Père le Colonel Marius Guizol. Elève des Prépas du Lycée Louis-le Grand à Paris, il intègre en octobre 1950 l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures (Spécialité : Mines /Métallurgie). Après l’obtention de son diplôme d’Ingénieur en juillet 1953, il suit les cours de géologie minière de l’Ecole des Mines de Paris.

Embauché le 11 octobre 1954 par le Bureau Minier de la France d’Outre-mer, (BUMIFOM) comme stagiaire, il suit les cours de la 4ème année de l’Ecole qui s’appelait à
l’époque « section d’études minières coloniales », mais que tous les élèves ont appelé « l’année Raguin », du nom de l’Ingénieur Général des Mines qui l’avait créée en 1941 et
dirigée pendant plusieurs années. De cette année, Christian Guizol, comme tous ses condisciples, avait gardé un souvenir tenace, admiratif du talent de formateur du Professeur Raguin et du souci qu’il prenait de ses élèves, leur ouvrant des possibilités immédiates d’embauche. Il
deviendra plus tard son ami, le restant jusqu’à la mort de celui-ci en 2000.

Alors commence pour Christian Guizol le 13 août 1955 sa carrière africaine, avec des missions diverses en Afrique Equatoriale Française : Brazzaville (Mission Silice et Calcaire),
de décembre 1956 à août 1957, il participe aux recherches pour l’or et les diamants : missions Loémé, Loukénéné et Divenié, ainsi qu’à un stage au Congo Belge (diamants). Son séjour en AEF se poursuit jusqu’en juillet 1958 : missions Zamsa et Sorédia (diamants en rivière),
Mékambo et Kribi (prospection géologique pour le fer).
Il est nommé comme géologue en poste au Pakistan occidental au titre de l’assistance technique bilatérale (1958-1959) pour des recherches sur un gisement de fer pour le compte de la Pakistan Industrial Development Corporation.
Il retourne en Afrique, Ingénieur détaché à la Comilog à Moanda de février 1960 à février 1961, date de la fin de son activité au sein du BRGGM, devenu BRGM.

Il poursuivra pendant plusieurs années sa carrière en Afrique, continent qu’il aimait tant. Ingénieur géologue à la Société du Djebel Djerissa en Tunisie (1961-1962), Directeur des
Mines de manganèse du Grand-Lahou en Côte d’ivoire (1962-1968), Directeur des exploitations (1968-1972) puis Directeur général (1973-1974) de la Compagnie des mines d’Uranium de Franceville (Comuf) au Gabon. Ce fut la fin de cette belle activité au service de cette Afrique qui l’a honoré : Commandeur de l’ordre de l’Etoile Equatoriale, Chevalier de l’ordre national de la Côte d’Ivoire, Mérite de la Gendarmerie Gabonaise.

Sa carrière se poursuit en France, nommé directeur du Département matériaux de construction de la Société Imetal (1974-1991) et en 1992, Conseiller du Président Directeur Général. Christian
Guizol eut l’initiative de s’intéresser à des substances qui n’étaient pas prises en compte par le groupe, ou très faiblement : les minéraux industriels, les tuiles et briques, les céramiques, Imetal devint ainsi Imerys. Il est en même temps membre du conseil de gestion des Tuileries Huguenot Fénal et de Mircal, administrateur de GSM Ouest, de Cérafrance-Céramiques et grès de
Normandie, de la Société des Ardoisières d’Angers, de la Société Gélis &Cie., Président de la
Fédération des tuiles et briques et de son centre technique. Il fut Président (1983-1987) puis
Président d’honneur de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG). Il était également Vice-président de l’Association des industries de la construction (AIMCC).

Christian Guizol a aussi présidé l’Unicem de mai 1983 à juin 1987, et la commission
environnement de l’UEPG de mai 1994 à juin 2003. Homme d’action et entrepreneur infatigable, il était membre fondateur de l’Encem (Environnement Carrières et Matériaux), un bureau d’études créé en 1979 par l’Unicem, et que Christian Guizol a dirigé de fin 1979 à juin 1983.

Membre de la Société de l’Industrie Minérale (La Sim), il en devient le Président de 1995 à 2001. C’est sous son mandat, que la Sim a pris un nouvel essor, a créé la revue IM Environnement et il a orchestré le Congrès de la Sim du millénaire à Paris.
Toujours soucieux de la qualité de ces congrès annuels, il s’assurait de la bonne préparation des visites et séances techniques. Il était toujours prêt pour la recherche de conférenciers également pour les Journées Techniques et s’était fortement impliqué une dernière fois pour la visite des
Carrières de Carrare en juin 2004.
La Sim a tenu à le remercier en lui attribuant la Médaille d’Honneur lors du Congrès de
Toulouse en 2006.

C’est à partir de 1991, que j’ai connu Christian Guizol et très rapidement nous avons évoqué nos années de Lycée Gouraud à Rabat, lui en terminale, moi en 6ème en regardant ces photos
annuelles de classe, nous remémorant ainsi les Professeurs qui nous ont dispensé le même
enseignement à 7 ans d’intervalle.

Et que font deux anciens R’batis ensemble, ils se rappellent 50 ans après, les histoires de leur jeunesse dans ce beau pays qu’est le Maroc.

Il n’est pas possible d’oublier un homme comme l’était Christian, en plus de ces qualités de meneur d’hommes, il était jovial et bon vivant.

Pour beaucoup d’entre nous, avec ce visage rayonnant, ces yeux bleus pétillants et cette
chevelure blanche abondante, c’était un Seigneur.

Pour certains d’entre nous, pour moi c’était un Mahlem.

Salam Christian, Mekhtoub.

Adrien Marcé

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