In memoriam

Jacques ROUIRE

Jacques ROUIRE

1920-2009

 

La carrière et la vie de Jacques ont été influencées par son pays natal : l’Aveyron, contrée riche en cavités souterraines et en petites exploitations minières. Le goût de la géologie lui fut donné par son père et la collection de paléontologie constituée par ce dernier est maintenant déposée au musée de paléontologie de l’Université de Provence à Marseille Saint-Charles.

Sous l’Occupation, pour éviter le STO il passe deux ans avec son père qui dirigeait une mine de lignite. En même temps il prépare Saint-Cyr. Reçu en 1942 il intègre l’armée en 1943. Mais Jacques, qui n’avait d’attirance que pour les armes de loisir et de sport, quitte l’armée en 1946 et est engagé au BRGG où il est affecté à l’Inventaire national de spéléologie car, à l’époque, la Défense nationale s’intéressait aux cavités souterraines.

En 1952, la recherche minière connaissant un regain d’activité une nouvelle affectation lui est donnée : il apporte ses connaissances régionales et stratigraphiques aux géologues miniers chargés de la prospection dans le Centre et le Sud-Ouest de la France. Une vingtaine de gisements furent l’objet de rapports approfondis. Mais cela n’empêche pas Jacques Rouire d’intervenir dans d’autres régions pour régler des problèmes de stratigraphie dans le Jurassique de coupes de sondages, ou participer à des travaux de génie civil ou de cartographie géologique.

En 1963 il quitte le BRGGM et intègre le Service de la carte géologique de la France. Il est affecté à Marseille où, en liaison avec l’Université et particulièrement avec le Professeur Gérard Guieu il coordonne les levers des divers collaborateurs régionaux du Service de la carte. C’est pour lui une vie professionnelle nouvelle où il se montrera particulièrement efficace. Près de vingt cartes à 1/50.000 ont été réalisées. Il disait souvent que se fut la partie la plus vivifiante de sa carrière car, en dehors de la géologie et de l’amour des grands espaces, il partageait avec Gérard Guieu, qui était devenu son meilleur ami, l’amour des westerns et des armes à feu qui, parfois, accompagnaient les balades de terrain.

En1969, suite à la fusion du BRGM et du Service de la carte géologique, Jacques Rouire réintègre le BRGM. Il aura l’occasion de mettre en évidence ses qualités de synthèse en réalisant six cartes géologiques du Sud-Est à 1/250.000. Les premières furent présentées au Congrès géologique international tenu à Paris en 1980.

Une vie géologique nouvelle devait encore commencer pour lui à la fin de sa carrière : la cartographie en Corse. Bien que la géologie y soit fort différente de celle de son pays natal, Jacques s’attela aux problèmes du socle avec enthousiasme. Il fut aidé en cela par son attachement aux paysages et aux paysans corses avec lesquels il entretenait d’excellentes relations.

Exilé à Marseille, il fut un grand admirateur des Calanques et collabora en 1996 à un ouvrage de vulgarisation sur la région avec son ami Gérard Guieu et Jean Ricour puis, en 2008 pour une seconde édition, avec le Professeur Jean Philip et Raymond Monteau.

Il regagnait chaque fois qu’il le pouvait son Aveyron natal et beaucoup se souviennent des joyeuses journées de marche dans les Causses et des chaleureuses soirées passées, autour de la cheminée, dans son vieux moulin de la Dourbie qu’il avait confortablement aménagé avec Lucette sa chère épouse.

Il était membre de plusieurs sociétés savantes dont la Société géologique de France. Il a été président de la section des Causses du Club alpin, co-fondateur et secrétaire général de la Société spéléologique de France.

Nous présentons toutes nos condoléances à sa femme Lucette, qui l’a soutenu durant toute sa carrière, ainsi qu’à ses enfants et petits-enfants.

Denise Guieu
Jean Ricour
Raymond Monteau

 


Jacques ROUIRE est décédé le 28 mars 2009


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