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EXPOSITION 2007

Notre salon des Beaux Arts annuel est devenu lui aussi, une manifestation incontournable et a donc sa place dans ce bulletin, sachant que je vous ai déjà adressé en début d’année un courrier en la matière, mais sans images et surtout aux fins que les exposants potentiels pour 2008 puissent disposer de suffisamment de temps pour préparer leur contribution.

Car n’oubliez pas que c’est vous qui faites l’événement et assurer le succès de ces quelques jours de culture, succès qui ne s’est jamais démenti, tout en se consolidant au fil des ans… Le salon 2007 était en effet notre 7ème salon… Nous en avons retenu deux points forts…

 

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Le premier a trait évidemment au Prix du Public, remporté par Ghislaine Raimboux pour son encadrement « SCHIROKKO », réalisé sur le thème « Désert ».

Le second est l’initiative d’avoir voulu associé, autour du thème, expression graphique et expression écrite…Ce fut un début frileux…Nous vous proposons quand même, pour motiver les écrivains qui s’ignorent, le seul manuscrit « construit » sur le thème « Désert », sans oublier toutefois d’évoquer les quelques éléments de texte associés, en tant que légendes, aux œuvres présentées.

L’expo 2008, vous le savez, sera présentée dans le cadre de l’Année Internationale de la Planète Terre. Vous connaissez les thèmes sur lesquels vous pourrez vous exprimer et qui seront tous pris en compte par le Prix du Public.

Vous recevrez, le moment venu, votre bulletin de participation, mais nous pouvons déjà vous préciser que l’expo aura lieu la première quinzaine d’octobre et probablement la semaine du 6 au 10.

Et n’oubliez pas que « ..si un poème est un peinture parlante, la peinture doit être un poème silencieux… ».

Jean-Claude CHIRON


IL Y A DESERT…. ET DESERT …

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Une brise légère soulève le sable qui court au dessus du sol en fines flammèches de poudre dorée s’effilochant dans le soleil du matin…Immobiles comme des sphinx, les dunes font le dos rond, leur croissant tourné vers le soleil qui se lève…Tout est silence, pureté, lumière, beauté…

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La cité est déserte comme frappée par un mal inconnu. Le vent souffle par rafales en ce matin grisâtre d’un dimanche ordinaire, zébrant les trottoirs de longues traînées de feuilles mortes et de détritus en tous genres…Les rues sans âme rampent entre les monstres de béton, sur lesquels le soleil semble ne plus s’être levé depuis longtemps…C’est le désert sans vie…

 

Il y a désert …et désert ….
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C’est un petit matin d’iode et de cris de mouettes…L’aube naissante enveloppe encore dans son incertitude ouatée les confins de la terre et de la mer…On ne peut dire lequel des deux à envahi l’autre, si ce n’est le témoin de cette valse-hésitation, grève sans fin sur laquelle la langue de sable mauve et le ru argenté se disputent l’espace…Tout n’est que profondeur, silence, sérénité…

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Ce ne sont pas vraiment des ruines mais on devine au premier regard que le village a perdu son âme depuis longtemps. A l’époque, il était le refuge, le havre de repos de ceux qui travaillaient à la mine, l’écho des rires de leurs familles…Aujourd’hui chaque maison expose à la vue des curieux les morsures du temps : un souvenir de portail, à la peinture écaillée, qui s’accroche à son gond…une fenêtre borgne dont l’œil unique s’ouvre sur un fond de cour dévasté…des éclats de tôles ondulées qui semblent se traîner sur le sol à la rencontre du toit abandonné…C’est le vide…le désert…l’absence…

 

Il y a désert… et désert….
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Havre de paix pour les uns…enfer de la solitude pour les autres…mot magique et ensorcelant pour les premiers…redouté et triste réalité pour les seconds…Il y a toujours un petit prince dans le désert qu’on s’est choisi, il n’y a que du vide dans celui qu’on vous impose…

 

Ceux qui ont connu ces deux déserts vous le diront :
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– le désert du dictionnaire, celui qui parsème la planète de taches de solitude dorées, vous accueille, vous entoure, vous rassure, vous appartient, vous offre sa plénitude sans arrière-pensée,

– le « désert des hommes », dénoncé par Baudelaire, celui où l’autre côtoie l’autre sans que leurs ombres se mêlent, vous bouscule, vous dédaigne, vous ignore, vous regarde sans vous voir, ne vous offre que la référence de votre solitude …

 

Il y a désert… et désert….
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Et parfois il me prend des mouvements soudains
De fuir dans un désert l’approche des humains ( Molière)

Le désert est le gardien d’Allah, d’où le Dieu des justes a enlevé toute vie humaine ou animale superflue afin de pouvoir disposer d’un espace où il puisse cheminer en paix (proverbe arabe).

Jean-Claude CHIRON