La Seine a-t-elle usurpé son nom ?
Si l’on prend en compte le linéaire de cours d’eau, la Seine a une longueur de 776,6 km de sa source à son embouchure en mer, alors que la Marne a une longueur de 879 km entre sa source et son rejet en mer. Du point de vue du linéaire, ce serait donc la Seine qui serait affluent de la Marne et non l’inverse.
Si l’on choisit comme critère le débit moyen à la confluence de deux cours d’eau, il est d’usage que ce soit le cours d’eau qui a le plus fort débit qui donne son nom à la rivière à l’aval de la confluence. Hors, à leur confluence de Montereau-Fault, l’Yonne a un débit de 93 m3/s pour un bassin versant de 10 800 km2,, alors que la Seine présente un débit de 80 m3/s pour un bassin versant de 10 300 km2. A sa confluence avec l’Aube, la situation est identique : l’Aube a un bassin versant de 4300 km2 pour un débit de 41 m3/s contre 4000 km2 et 33 m3/s pour la Seine.
Quel que soit le critère retenu, la Seine à l’aval de Paris n’est pas la Seine !
D’où vient la préséance de cette « source officielle » de la Seine à 446 m d’altitude, à Source-Seine en Côte d’Or, sur le plateau de Langres, propriété de la Ville de Paris depuis 1864, à l’instigation du Préfet Haussmann, alors Préfet de Paris ?
Jacques RICOUR