Lucien FREY

Cérémonie du marteau d’or 2008

Cette cérémonie du marteau d’or est l’occasion bien évidemment de retracer la carrière de celui à qui on rend hommage…Pour ce faire, il est d’usage de consulter le dossier que nous avons tous à la Direction du Personnel.

Ce que j’ai fait donc…mais quelle n’a pas été ma surprise lorsque je me suis trouvé confronté à trois boites de documents au volume impressionnant alors que d’ordinaire une boite suffit à raconter la vie d’un agent au BRGM…

J’ai donc commencé à faire l’inventaire de l’ensemble se présentant comme une série de dossiers intitulés 1er séjour, 2ème séjour, 3ème séjour etc… jusqu’au 14ème séjour…chaque dossier contenant une dizaine de sous-dossiers…dans lesquels il peut y avoir des sous séjours…

Je me suis demandé comment j’allais procéder pour extraire de tout cela un aperçu clair des aventures de Lucien Frey, d’autant qu’en feuilletant un peu au hasard, je découvrais une succession de départs et de retours, dans des délais souvent limités,et un florilège de villes entre lesquelles tu ne cessais de te déplacer : Abidjan, Cotonou, Lomé, Dakar, Brazaville…et heureusement pour toi, parfois Paris…

Le tournis a commencé à me prendre et j’ai failli craquer lorsque dans une chemise intitulée « Cambodge », il y en avait une autre intitulée « Haute Volta »…Et j’ai finalement craqué lorsqu’un ordre de mission t’expédiait à Nouméa…alors que tu étais encore à Brazaville…me disant qu’on ne te ménageait guère de repos…

C’est alors que j’ai réalisé que de par ta profession de chef sondeur, tu ne pouvais avoir la chance de t’installer quelque temps dans un pays, tes missions étant nécessairement ponctuelles à la différences des agents tels que géologues, prospecteurs, agents administratifs qui s’expatriaient pour de longs séjours, du moins à l’époque du BUMIFOM et des premières années du BRGM.

Et j’ai eu également la vision de tous ces pauvres géologues, piaffant d’impatience aux 4 coins de la planète, en attendant ton arrivée, avec l’espoir de découvrir enfin ce qu’il avait sous leurs pieds…

Tout cela pour dire que tu étais un Monsieur très demandé, Monsieur 3ème dimension en quelque sorte…Ce qui est confirmé par les fréquentes notes de représentants locaux du BRGM en AOF ou ailleurs dont la teneur était généralement du style « ….nous avons le besoin urgent d’un chef sondeur etc.… ». Et c’était souvent un nouveau contrat pour Lucien Frey…

Tu étais également un Monsieur très apprécié si j’en juge par les notes élogieuses,toujours écrites par ces mêmes représentants locaux…J’ai retenu par exemple celle d’un certain Jacques
Gazel qui saluait la compétence, entre autres, de Lucien Frey qui venait de forer 2000m de quartzites ferrugineux en 10 mois, sans parler des conditions de travail particulièrement difficiles :
climat malsain, chantier isolé etc…

Cela étant, pour revenir à un résumé plus conventionnel de ta carrière, mais sans entrer toutefois dans la chronologie détaillée de tes allers et venues, disons qu’entre le 15 janvier 1951, date de la signature de ton premier contrat et l’année 1975, ou tu as posé enfin ta valise à Orléans, tes déplacements t’ont conduit successivement en Côte d’Ivoire, au Togo, au Cameroun, en Guinée, en Nouvelle Calédonie, au Cambodge, au Laos, en Mauritanie, en Australie,en Libye…

De 1975 à 1983, année de ton départ pour une retraite bien méritée, tu es affecté à la Division Technologie, comme chef sondeur bien sur.

Que dire de plus, si ce n’est que ta carrière fut plus que bien remplie, que tu as rendu de précieux service au BRGM et au pauvre géologue à quatre pattes et le nez sur l’affleurement parce qu’il ne comprend rien…

Et pour couronner le tout, comme on dit, Lucien FREY ici présent et qui est aussi président de l’Union des Déportés, internés et familles de Sélestat, vient d’être fait, le 8 mai dernier, Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur.

Je sais que tu n’aimes pas que l’on parle de toi mais je viens pourtant de le faire a seule fin de t’accorder un nouvel honneur en te remettant ce marteau d’or, comme témoignage de notre reconnaissance pour tout ce que tu as accompli au BRGM, sans oublier ta fidélité à notre Amicale dont tu honores par ta présence la Sainte Barbe depuis des années. Merci à toi.

Jean Claude CHIRON


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